lundi 19 novembre 2007

L'histoire du vieux paysan

Une histoire chinoise.

C'est l'histoire d'un vieux paysan qui était très pauvre, et qui n'avait pour seule richesse qu'un cheval, une très belle bête, qui attisait la convoitise de ses voisins. Un riche dignitaire qui passait par là, vit le cheval et voulut l'acquérir, pour un très bon prix. Mais malgré ses conditions de vie modestes, il refusa de le vendre. Un voisin vînt le voir et lui dit : "Oh, tu en as bien de la chance d'avoir un si beau cheval ! Un cheval qui vaut si cher !", le vieux paysan lui répondit simplement "Je ne sais pas si c'est de la chance ou de la malchance"...

Un jour, le cheval sauta par dessus la clôture et s'enfuit... Le voisin qui avait vu la scène lui dit très hypocritement : "Oh mon pauvre ami, ton cheval était ta seule richesse et il s'est enfui, comme c'est malheureux !". Le vieil homme lui répondit simplement "Je ne sais pas si c'est de la chance ou de la malchance".

Quelques jours plus tard, le cheval revînt, ramenant avec lui plein de beaux chevaux sauvages, tous d'une grande élégance... Les voisins étaient atterrés... Ils vinrent le voir le regard envieux et lui dirent "Que tu as de la chance ! Tu n'avais pour seule richesse qu'un cheval, et te voilà avec une dizaine d'entre eux !". Le vieil homme, lui, comme à son habitude se contenta de répéter : "Je ne sais pas si c'est de la chance ou de la malchance".

Ne pouvant s'occuper tout seul de ces nombreux chevaux, le vieil homme fit venir son fils. Un jour d'orage, un cheval énervé donna un grand coup de sabot dans la hanche du fils qui fut gravement blessé... Un voisin vînt le voir pour le plaindre faussement : "Oh mon pauvre ami, tu n'avais qu'un seul fils, et voilà qu'aujourd'hui il est blessé, et qu'il ne pourra plus jamais remarcher normalement... comme je te plains !". Le vieil homme lui répondit encore "Je ne sais pas si c'est de la chance ou de la malchance".

Puis la guerre éclata. L'armée vînt au village, et par décret de l'empereur, tous les jeunes hommes valides et vigoureux furent enrôlés de force. Les voisins ne pouvaient que regarder leurs fils partir au le front, sachant qu'une mort certaine les attendait... Mais le fils du vieil homme qui boitait beaucoup ne fut pas enrôlé car son pas fut jugé trop lent... Ainsi fut-il sauvé de la guerre...

Cette histoire nous enseigne que quelque soit ce qu'il nous arrive, positif ou négatif, nous ne pouvons savoir dans l'instant si à terme cela nous aura été faste ou néfaste. Les apparences sont trompeuses. La mécanique des évènements est trop complexe pour que le commun des mortels sache la comprendre ou l'anticiper.
Cela nous enseigne aussi que rien n'est tout blanc ou tout noir, qu'il y a du bon dans le malheur et du mal dans le bonheur.

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