dimanche 10 octobre 2010

La Vérité

Il y a des vérités relatives, et il y a des Vérités Absolues.

La Vérité Absolue peut parfois déranger parce qu'elle nous mets face à un problème crucial : «et si je me trompais ?». On préfèrera souvent se dire que chacun à sa vérité, pour éviter le problème et rester dans son petit confort intellectuel.

Et pourtant, il y a du Vrai, et il y a du faux, et il y a du relativement vrai.

S'il n'existait pas de Vérité Absolue, le monde lui-même n'existerait pas, c'est évident : c'est cet Absolu qui maintient le monde. Sans ce ciment, le monde s'éparpillerait loin de toute existence...

Cependant, le fait est que cet Absolu est inintelligible pour l'homme, alors l'homme fait de son mieux pour approcher, toucher du bout des doigts cet Absolu, en érigeant des petites vérités relatives. Et il existe une multitude de vérités relatives pour une seule Vérité Absolue...

Et les hommes débattent, et débattent, encore et encore, et même parfois se battent pour imposer leur petite vérité chérie, celle qu'ils ont choisi arbitrairement mais en se croyant objectif, et qui n'est qu'une interprétation possible parmi tant d'autres de la Véritable Essence.

En se retranchant derrière leurs petites conceptions inférieures, et en établissant des frontières stériles, en revendiquant haut et fort leur appartenance à tel ou tel courant de pensée, ils ne font que morceler bien plus leurs vérités déjà relatives, si bien qu'en continuant à chercher à se différentier des autres «courants» de pensée, ils finissent simplement par transformer du relativement vrai en du grossièrement faux.

La sagesse commande la réaction inverse : c'est en acceptant que l'on n'a pas touché le Vrai Véritable, en écoutant les petits vrais des autres, en comprenant en quoi ils sont similaires aux nôtres plutôt qu'en quoi ils diffèrent, en les intégrants, en ressentant l'Essence derrière la façade des grands concepts... que petit à petit, on s'approche de cet horizon impalpable... la Vérité est au delà...

jeudi 27 mai 2010

Vulnérable

 
L'Âme sous la peau, palpable à demi-mots, j'ai le souffle qui balbutie, les sentiments en hémorragie, irisé de ces caresses, légères, autant qu'allégresses... d'émotion en ébullition, de mots du cœur en suspensions... ... ...

Du cœur de l'Âme, du corps des larmes, l'immensité de ma fierté, repose, fragile, entre doigts de fée, griffes de tigre. Poupée vaudou je m'y complais, à cet instant perdu, à ce destin pendu : l'Âme effleurée ou l'Âme déchirée...

Elle, touchante, touchée... effeuille l'esprit des parchemins et manuscrits, s'échappant des subterfuges, des destins où elle trouvait refuge aux alentours des lettres, atours sophistiqués de son être...

Nue... Ô nue... si fragile et émue... de ses délicates faiblesses à ses délicieuses maladresses, j'ai tout bu jusqu'à l'ivresse, et de mes regards pantois qu'elle en rougisse !... aux soupirs de ses défaillances...

 

mercredi 14 avril 2010

Tao Te King

Aphorisme XIII à XV...


XIII

Les faveurs doivent être autant craintes que la disgrâce,
Gouverner l'empire peut causer autant de douleurs qu'un corps

Pourquoi les faveurs devraient-elle être crainte autant que la disgrâce ?
Les faveurs nous affaiblissent, car une fois obtenue, on craint de les perdre,
Une fois perdue on craint de ne plus les avoir à nouveau
Voilà pourquoi on dit que les faveurs sont autant à craindre que la disgrâce

Pourquoi gouverner l'empire peut causer autant de douleurs qu'un corps ?
C'est parce que j'ai un corps
Que je peux éprouver de grandes souffrances
Si je n'avais plus de corps
Comment pourrais-je souffrir ?

C'est pourquoi celui qui considère l'empire comme son propre corps
On peut lui remettre l'empire
Celui qui aime ses sujets comme on aime son propre corps
On peut lui confier l'empire


XIV

On le regarde mais on ne le voit pas, il est transparent
On l'écoute mais on ne l'entend pas, il est insonore

On le touche mais on ne le sent pas, il est subtil


Ces trois qualités ne peuvent être éludées par la parole

C'est pourquoi elles se mêlent et ne font qu'un


Son dessus n'est pas éclairé, son dessous n'est pas dans l'ombre

Il est une infinité de choses qui ne peuvent être nommées
Et dont l'écho n'a aucune substance

Ce sont les formes sans formes

Immatériel on dit que son apparence ne peut être distinguée

Allez à sa rencontre et vous ne verrez pas son visage

Suivez-le et vous ne verrez pas son dos


C'est en connaissant le Tao des temps anciens que l'on peut gouverner ce qui est aujourd'hui

Connaître le commencement des anciens temps, c'est connaître l'écoulement du Tao



XV

Les grands érudits des temps anciens
Étaient subtiles, mystérieux
et pénétrants
Si profonds qu'on ne pouvait les comprendre


Ces ermites ne pouvant être compris
Il est seulement possible de raconter comment ils transparaissent aux yeux du monde :


Prudents, comme celui qui traverse une rivière en hiver

Vigilants, comme celui qui craint un danger des quatre côté
s
Polis, comme l'invité chez son hôte

Effacés, comme la glace qui fond
Simple comme le bois non travaillé
Vide comme une vallée
Trouble comme de l'eau boueuse
Calme comme l'océan
Léger comme une brise

Celui qui est capable de rester trouble, peut calmement redevenir limpide
Celui qui est capable de rester au repos, peut lentement reprendre vie
Celui qui possède ce Tao ne désire pas se remplir
Les ermites ne sont pas pleins
C'est pourquoi ils cachent sous des dehors rudes la fraîcheur-même d'un nouveau né